Une première analyse des parcours et des besoins des jeunes à l’entrée du programme

Eléments de profil sociodémographique

Les quinze jeunes qui ont participé à la 1ère phase de l’étude ont entre 15 et 25 ans. Le groupe compte une majorité de filles (9).

Ces jeunes sont en majorité Suisses et ils résident généralement en Ville de Genève. La quasi-totalité d’entre eux habite encore chez leurs parents.

Parcours et arrivée à PP2

Deux tiers des jeunes étaient à l’école de culture générale avant de venir à BAB-VIA, le plus souvent sur le conseil d’un proche, mais aussi de l’école ou d’un partenaire du réseau institutionnel.

En majorité, Ils-elles déclarent se rendre à BAB-VIA afin d’entreprendre une formation professionnelle ou de raccrocher avec la voie de formation qui conduit à la maturité spécialisée afin d’entrer dans une HES santé ou social.

Deux groupes qui se distinguent malgré la même volonté d’obtenir une certification

Les jeunes de PP2 ont en commun le fait de n’avoir aucune certification du secondaire II. Ils-elles sont très conscient-es que la seule voie qui s’offrent à eux-elles est de faire des stages pour espérer entrer dans une formation professionnelle ou raccrocher avec la voie de la maturité spécialisée.

Ces jeunes disent généralement avoir rencontré de nombreuses difficultés pour trouver des stages par eux-même et leur espoir résident dans le soutien que les collaborateur-trices du programme PP2 vont pouvoir leur apporter en la matière

Mais parmi l’ensemble des participant-es, deux groupes se distinguent de par leur âge et donc par rapport au temps scolaire.

Groupe I: des jeunes dans les temps pour obtenir une certification du secondaire II

Ce groupe compte 9 jeunes qui ont entre 15 et 21 ans. Il est plutôt mixte. Ils-elles se sont rendu-es très rapidement à BAB-VIA après l’arrêt de leur formation le plus souvent à l’école de culture générale. Ces jeunes ont toutes et tous une idée assez précise de ce qu’ils souhaitent entreprendre pour la suite de leur parcours.

Groupe II: des jeunes en retard par rapport à l’obtention d’une certification

Ce groupe de 5 jeunes est constitué en majorité de jeunes femmes de 22 ans et plus. Ces dernières ont des parcours non-linéaires. Le décrochage de leur formation initiale a été suivi de période d’emploi ou de stage et ponctué de tentatives diverses pour entrer à nouveau en formation. Elles viennent à PP2 avec une idée très précise de leurs projets.

Deux groupes qui se distinguent aussi de par leurs types d’inscriptions dans les liens sociaux et la nature de leurs préoccupations personnelles.

Si les jeunes des deux groupes témoignent du sentiment de pouvoir trouver du soutien auprès de leurs parents, ils-elles se distinguent du point de vue de la stabilité de leur inscription dans les liens sociaux et l’intensité de leurs préoccupations personnelles autres que celles liées à leur projet de formation.

Groupe I: l’autonomie différée

Les jeunes du groupe I bénéficient d’un soutien financier quasi total de leurs parents qui subviennent généralement à leurs besoins de base et à leurs activités de loisirs. Ce soutien leur donne un sentiment d’aisance en rapport avec leurs relativement faibles charges mensuelles, autre que celles liées à leurs loisirs. D’une manière générale, ils-elles déclarent avoir le sentiment d’être en mesure de « gérer » une vie au quotidien très marquée par l’influence des parents.

Ces jeunes sont très inscrit-es dans des liens amicaux et leur sentiment de satisfaction de leur vie en général est très élevé.

Leur principale source de préoccupation, qui s’exprime fortement, est liée essentiellement à leur avenir en matière de projet de formation. Ils-elles témoignent par ailleurs que de peu d’autres préoccupations personnelles.

Groupe II: l’autonomie contrariée

Les jeunes de ce groupe, plus âgé-es témoignent d’une difficulté à assumer leur prise d’autonomie. Ils-elles bénéficient encore d’un soutien financier partiel de leur famille, mais déclarent rencontrer des difficultés pour faire face à leurs dépenses nécessaires. Ils-elles sont moins affirmatif-ves que les jeunes de l’autre groupe sur leur capacité à « se gérer ».

Leur inscription dans les liens amicaux est faible, elle confine parfois avec l’isolement. Ces jeunes témoignent d’un faible sentiment de satisfaction de leur vie en général.

En plus de leurs très fortes préoccupations liées à leur avenir en matière de formation, ils-elles font état d’autres préoccupations liées à leur situation personnelle, en particulier liées à leur situation financière et administrative.

Des jeunes avec une forte estime d’eux-mêmes, mais qui ont fortement conscience des difficultés liées au contexte du canton

Qu’ils laissent plus de facilités aux jeunes qui n’ont pas de certificat quand même de devenir aide (de crèche). Parce qu’on a des compétences et on a de la motivation. Du moins, c’est mon cas. J’ai des compétences, j’ai de la motivation.

Giulia

Appelé-es à s’inscrire dans l’emploi dans un contexte genevois qui fait la part belle à la haute qualification, les jeunes du programme PP2, malgré leur motivation et un sentiment d’estime de soi élevé , sont parfaitement conscient-es de la concurrence à laquelle ils-elles doivent faire face pour mener à bien leur projet de formation.

Pour découvrir de manière plus sensible quelques parcours de ces jeunes