Rappel de la situation et des intentions-objectifs des jeunes

La grande majorité des jeunes s’est rendue à BAB-VIA pour participer au projet PP2 à la suite de l’arrêt de leur formation à l’Ecole de Culture Générale. Ces interruptions de formation étaient soit liées à des échecs avant l’obtention du diplôme ou en année de Maturité spécialisée, soit à des envies d’arrêter les études pour « faire de la pratique » et entrer en apprentissage.

En arrivant à BAB-VIA, ces jeunes n’avaient que peu de capital scolaire à valoriser. Dès lors, afin d’entrer en apprentissage ou de reprendre l’année de Maturité spécialisée, ces derniers étaient amenés à devoir faire leurs preuves dans le cadre de stages de longue durée.

Parmi l’ensemble des participant-es, nous avons distingué deux groupes :

• Un premier groupe de jeunes âgés de 16 à 21 ans qui se sont rendus à BAB-VIA très rapidement après leur formation.
• Un second groupe composé essentiellement de jeunes femmes de 21 et plus qui ont connu différents parcours non linéaires avant d’entrer à PP2.

Ces deux groupes ont en commun le fait de n’avoir aucune certification du secondaire II. Cependant les jeunes du premier groupe sont dans les temps en quelque sorte pour obtenir une telle certification, alors que les jeunes femmes du second groupe ont pris du retard par rapport au temps scolaire. Si les jeunes du premier groupe ne présentaient que peu de difficultés associées à leur rupture de formation, les jeunes femmes, plus âgées, rencontraient une série de problématiques associées à la nécessité d’exercer leur autonomie. 

Les jeunes par rapport à leur objectif principal

Les jeunes des deux groupes sont entrés à BAB-BIA avec des idées précises de ce qu’ils-elles voulaient entreprendre, essentiellement trouver un apprentissage, le plus souvent dans le champ de la santé ou du social, ou reprendre l’année de maturité spécialisée interrompue.

Tout au long de leur participation au programme PP2, la plupart des jeunes a bénéficié de stages de longue durée dans le domaine lié à leur projet de formation. Leurs expériences dans le cadre des stages et leur progression ont été encadrées par un accompagnement serré et sur mesure par l’équipe de PP2. Seules deux jeunes femmes n’ont pas effectué de stages de longue durée et n’ont bénéficié que de l’accompagnement.

La durée moyenne de leur passage dans le programme PP2 est de 12 mois, la participation est la plus courte est de 6 mois, certains accompagnements ont duré plus de deux ans.

Suite à leur participation au projet PP2 et au terme de cette étude, 9 jeunes sur 14 ont trouvé une perspective, parmi eux :

• 5 jeunes ont trouvé une formation professionnelle ou on repris leur dernière année d’ECG en Maturité Spécialisée dans des domaines conformes à leurs attentes au moment de leur arrivée
• 3 jeunes ont trouvé une formation professionnelle dans un domaine différent de leurs intentions de départ
• 1 jeune a fait le choix de cesser de rechercher une formation et d’entrer directement dans un emploi

Parmi les 5 jeunes qui au terme de l’étude n’ont pas encore trouvé de formation :

• 3 poursuivent des stages de longue durée dans le cadre de PP2
• 2 jeunes ont quitté sans donner de nouvelles

Les tableaux suivants montrent l’éventail des perspectives pour les jeunes suivis dans notre étude.

Groupe I : Dans les temps pour obtenir une certification et différer sa prise d’autonomie

C’est parmi les jeunes de ce groupe que se trouvent les participants qui ont vu leurs intentions de départ évoluer. Ceci sans doute en raison de leur âge et d’une orientation professionnelle qui nécessitait d’être consolidée. L’écart entre les durées de participation est aussi particulièrement marqué : 3 jeunes ont trouvé une formation en une demi-année, alors que d’autres ont eu besoin de deux ans pour trouver une perspective. Parmi eux, deux jeunes vont avoir besoin d’encore plus de temps.

Groupe II : en retard par rapport à l’obtention d’une certification, une prise d’autonomie contrariée

Deux jeunes femmes ont choisi soit d’entreprendre une formation professionnelle soit de reprendre la fin de leurs études en Maturité spécialisée. Mais, deux autres ont fait le choix de solution plus atypique en entrant directement dans l’emploi ou en poursuivant un projet de formation professionnelle peu commun, objet d’une passion, mais dont la certification est incertaine. La dernière, enfin n’a pas encore trouvé l’apprentissage qu’elle recherchait et poursuit un stage de longue durée à PP2.

Un projet qui a été en mesure de s’adapter à la situation des jeunes des deux groupes

Ces résultats montrent que le projet PP2 a été en mesure d’adapter son accompagnement à la situation des jeunes des deux groupes, en intervenant rapidement après l’arrêt de formation pour les jeunes du premier groupe et après des temps de latence et d’inactivité pour les jeunes du second groupe.

Pour le premier groupe, l’enjeu principal se présentait comme la capacité de tenir compte de leurs besoins, de faire évoluer leurs projets et en assurant, dans certains cas, un accompagnement de longue durée, notamment pour celles et ceux qui veulent emprunter la voie de la formation d’assistant-e socio-éducatif-e qui fait l’objet d’une forte demande et dont le nombre de places est limité.

Pour les jeunes du second groupe, il s’agissait d’être en mesure de travailler en parallèle avec les contraintes qui s’impriment sur leur situation comme les difficultés administratives liées à leur parcours de formation atypique ou encore à des contraintes financières qui parasitent la reprise sereine d’une formation peu ou pas rémunérée.