Chiara, poursuivre sa prise d’autonomie
Avant d’arriver à PP2
Chiara a 24 ans au moment de l’entretien en octobre dernier. Elle réside dans une commune suburbaine et vit de manière indépendante dans un studio. Chiara a souhaité prendre son indépendance, mais elle rencontre des difficultés pour l’assumer. Si elle peut compter sur sa mère, elle se dit très isolée sans amis pour la soutenir.
Le but d’avoir pris mon indépendance, c’est d’éviter d’appeler ma mère quand même. Donc… c’est un peu difficile quand même. Parce que si je n’appelle pas ma mère, j’ai rien.. Mais oui, c’est difficile. Je ne sors pas souvent, c’est rare. Pis je travaille beaucoup, donc j’ai pas trop le temps aussi
Chiara a emprunté un parcours de formation non-linéaire qui ne lui a pas permis d’obtenir une certification.
J’ai fait une année d’ECG et puis après j’ai fait 2 ans d’école privée de cinéma. J’ai eu mon diplôme. Après, j’ai fait une année sabbatique où j’ai travaillé Et après, j’ai recommencé l’ECG mais le soir, j’ai arrêté. Après, j’ai cherché un apprentissage, j’ai toujours trouvé des places, mais de stage
Elle se rend à BAB-VIA sur les conseils d’une amie. Elle connaissait la BAB depuis longtemps, pour y avoir effectué quelques petits jobs par le passé.
J’ai téléphoné à la BAB parce que j’étais ultra désespérée parce que ça fait un moment que je recherche un apprentissage. Un ami m’avait dit : «appelle la BAB, explique ta situation et peut-être qu’ils vont trouver une solution »
A l’arrivée à PP2
Chiara arrive à PP2 en sachant clairement ce qu’elle veut faire. Ses nombreux stages lui ont permis d’avoir un objectif : se former dans le domaine de la pédagogie. PP2 est en mesure de lui trouver rapidement un stage de longue durée dans une école active. Chiara est soutenue parallèlement par l’OFPC et l’Hospice Général. Si elle a le sentiment d’être en mesure de se donner les moyens d’être bien entourée, la précarité de sa situation financière vient perturber son activité de stage.
C’est difficile parce qu’on a pas assez pour vivre. C’est pas qu’il y a pas assez, c’est que le barème de l’aide sociale il est super dur par rapport à nos frais en Suisse, je trouve. Moi je vis…. Je fais mes courses deux fois et puis j’ai plus rien.
Chiara exprime une tension paradoxale entre sa volonté très affirmée de mener à bien une formation et son manque de confiance en elle-même.
C’est que c’est moi ma ressource. Je sais quand même que je suis quelqu’un d’assez consciente de ce qui se passe autour de moi (…) j’ai beaucoup d’attentes et j’ai un problème de confiance, j’ai peur du regard des autres, ça c’est quelque chose que quand on est adulte, on peut avoir mais qu’on arrive mieux à cacher je dirais.
Mais dans le même temps, Chiara montre que tout ne repose pas sur sa propre volonté et que la concurrence dans le domaine professionnel qu’elle a choisi, ne lui laisse que peu de chances de trouver une place.
C’est que tout le monde veut faire le même métier que moi ! Donc que moi, je veux faire le même métier que tout le monde. Enquêtrice : Ok. Donc il y a beaucoup de demandes et peu de places ? Chiara : Oui