L’expérience à PP2, ce que les jeunes en ont perçus
Sur la base d’une précédente étude à BAB-VIA, nous avions élaboré un modèle à partir de l’analyse du discours des professionnel-les sur leur pratique [1]Wicht, L. & Peradotto, J. (2016). Jeunes désaffiliés dans un contexte de «haute qualification» VIA: un dispositif local et coopératif. Dans B. Vittori (Dir.), Au risque de la prévention: … Continue reading.
Ce modèle mettait en évidence que BAB-VIA cherchait avant tout offrir un espace d’acquisition de ressources et de supports aux jeunes qui en sont dépourvus afin que ces derniers puissent retrouver protection et reconnaissance dans les différents liens sociaux dans lesquels ils sont appelés à s’inscrire (Paugam, 2014), en particulier les liens avec le monde de la formation et de l’emploi, mais aussi dans les liens tissés en l’individu et les protections sociales qui fondent le lien de citoyenneté moderne.
A partir du discours des professionnels, nous avions identifié deux dimensions qui portaient leur pratique auprès des jeunes, l’ancrage dans une proximité familière aux jeunes d’une part, et leur accompagnement sur un mode artisanal d’autre part. Cette étude nous donne aujourd’hui l’occasion d’envisager la manière dont les jeunes ont perçu les pratiques de la structure à leur endroit. Les résultats montrent ainsi une grande convergence entre les intentions des professionnel-les et la façon dont les jeunes les ont perçues.
La proximité familière
Cette dimension renvoie à la nécessité de considérer la transition juvénile comme un espace dans lequel les jeunes sont amenés à expérimenter la vie sociale avant de devenir autonomes. Cette expérimentation de la vie sociale se déroule au seuil de la famille d’origine dans l’espace proche offert par le quartier ou la commune en interaction étroite avec la collectivité locale. Cet espace proche doit être en mesure d’offrir à la jeunesse des espaces de sollicitude qui permettent aux jeunes d’avoir le sentiment d’être protégé et reconnu. La proximité est aussi le niveau prioritaire de l’action publique qui doit se déployer le plus proche possible des citoyens.
L’accompagnement sur un mode artisanal
Cette dimension renvoie au rapport des savoir-faire «métier» du travailleur social. Elle pourrait se résumer selon le principe que le travail bien fait prime sur le rendement. Elle met en avant l’individuation des réponses données par l’exercice professionnel d’une action «sur mesure». En d’autres termes, elle met en avant le principe selon lequel à terme l’efficacité est plus avantageuse que l’efficience. Elle rappelle qu’en matière de travail social, le principal capital dont disposent les institutions est le savoir-faire et l’expérience de leurs collaborateurs.
References
↑1 | Wicht, L. & Peradotto, J. (2016). Jeunes désaffiliés dans un contexte de «haute qualification» VIA: un dispositif local et coopératif. Dans B. Vittori (Dir.), Au risque de la prévention: enfance, jeunesse, familles et travail social: de la prévention précoce à la participation sociale, Genève: Editions IES |
---|