Parcours de jeunes

Giulia, ne pas interrompre son parcours vers l’indépendance

juin 18, 2020

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Giulia, ne pas interrompre son parcours vers l’indépendance

Avant d’arriver à PP2

Giulia a 19 ans au moment de l’entretien en novembre dernier. Elle réside en Ville. Elle vit avec sa maman et ses frères et soeurs. Elle a le sentiment de vivre dans un environnement familial particulièrement bienveillant.

Mes parents sont séparés, mais j’ai toujours un papa, une maman poules. J’ai une sœur qui n’est pas très, qui ne montre pas énormément ses sentiments, mais elle me soutient constamment.

Giulia a vécu sa scolarité comme un traumatisme et souhaite depuis longtemps quitter l’école pour s’orienter vers de la pratique.

Quand j’étais plus petite, j’ai doublé ma 1e primaire parce que je n’ai pas été très bien accueillie par ma classe… C’était… Ils m’ont persécutée, les autres enfants.

Mais ses parents ont intégré l’importance de faire des études, même s’ils semblent avoir des difficultés à l’aider concrètement face à la complexité des enjeux liés à l’orientation secondaire

Déjà à l’âge de 15 ans, je disais à mes parents que je voulais pas entrer dans une école secondaire, mais mes parents, enfin surtout mon père me disait : « Ecoute je préfère quand même, je préfère au moins que tu sois majeure pour trouver du travail »

Elle arrête sa formation à l’ECG en 3ème année, car elle est en échec. Elle ne souhaite pas redoubler, mais a une grande conscience de la nécessité de ne pas interrompre sa formation : elle décide de poursuivre en apprentissage dans le domaine qu’elle a choisi : le social.

Une année sabbatique à l’âge de 19 ans ? Non ! Non, je suis trop jeune, je dois faire mes études et là, après mes études, je pourrais peut-être me permettre une année sabbatique. Mais pas avant, c’est mal vu !

Elle se rend à « VIA » sur le conseil d’une amie, parce qu’elle trouve que d’autres structures ne lui proposent pas un stage assez rapidement.

A l’arrivée à PP2

Giulia se sent écoutée dans son projet de trouver une place d’apprentie d’assistante socio-éducative, mais la travailleuse sociale la rend bien consciente des difficultés qui vont se présenter pour trouver des places très convoitées.

Je suis allée chez Antenne VIA et, bon grâce à Dieu j’ai (ma TS) ! (Ma TS), m’a dit: « Ecoute, ça va être difficile de te trouver du travail parce qu’en plus, il y a beaucoup de jeunes qui veulent devenir ASE éducateur, travailler dans une crèche c’est très demandé ».

Mais Giulia a de la chance, une place de stage en crèche de longue durée vient de se libérer dans le réseau des partenaires de BAB-VIA et elle va pouvoir entreprendre un stage de longue durée très rapidement. Au terme de ce stage Giulia espère pouvoir être engagée.

Bon après comme (ma TS) m’a dit, faut pas se jeter des fleurs, mais elle m’a dit : « Ecoute, si tu continues à bien travailler, on verra vers le printemps si… ». (…) C’est plutôt de bonnes nouvelles, mais pour dire la réalité des choses, il y a que 19 places chaque année qui se libèrent (…) dans tout Genève.

Giulia se montre particulièrement consciente du contexte du marché de l’emploi à Genève. Ses multiples tentatives de trouver des stages et des places d’apprentissage par elle-même au sortir de l’ECG lui ont permis d’expérimenter malgré elle, les exigences d’un marché où de hautes qualifications sont requises, même pour entrer en formation professionnelle.

Que ce soit dans le domaine de la bijouterie, que ce soit dans le domaine de l’horlogerie. Même dans les banques ! Parce que je ne sais pas, mais ici en Suisse, les banques voilà, les bijoux, c’est tout quoi. Et personne n’a accepté. Ils disaient : « Vous êtes une très bonne candidature, mais il y en a d’autres… plus intéressants ». Même La Poste qui avait cette puissance jaune comme ils disaient dans les transports publics, j’ai envoyé, ils ne voulaient pas.

Mais Giulia veut résolument compter sur sa capacité de travail et de sa volonté de poursuivre son chemin vers l’indépendance.

En tant qu’être humain, je ne supporterai pas de ne rien faire parce que je me sentirai totalement inutile et dépendante des autres, même si forcément on l’est quelque part par nos parents. J’ai envie, si je suis en couple, d’avoir mon propre salaire, d’être indépendante.